Paradoxe des choix, et choix difficiles

Soumis par Anonyme (non vérifié) le lun 27/03/2017 - 00:00
choix

Choisir, c’est exclure, c’est éliminer: entre un café ou un thé, un fruit ou un gâteaux. Choisir, c’est aussi être libre, avoir des alternatives. Pouvoir se positionner entre telle et telle option. Cependant, entre le choix d’achat entre deux pantalons et le choix entre deux carrières professionnelles, l’importance n’est sans doute pas la même. Il y a des choix simples, et des choix difficiles. Et si avoir trop de choix avait des effets négatifs ? Et si être confronté à un choix difficile était une opportunité ?

Le paradoxe des choix

Selon le psychologue Barry Schwartz, auteur du livre "Le paradoxe des choix", "trop de choix ont des effets négatifs sur les gens." 

Tout d’abord: "La paralysie, plutôt que la libération." Plus il y a d’alternatives, plus il est difficile de choisir. Partant, la tendance est à la procrastination. Ramener au lendemain le difficile choix que nous ne pouvons pas faire le jour même.

Ensuite, si l’individu parvient à surmonter "cette paralysie et à choisir, il sera finalement plus insatisfait que s’il n’avait eu affaire à moins de possibilités." C’est la peur du mauvais choix: "si on pense qu’il n’est pas parfait, c’est qu’une autre option était meilleure. Les alternatives nous font regretter notre décision et le regret se soustrait, alors, à notre satisfaction, même si nous avions pris la bonne décision. Plus il y a de choix, plus il est facile de regretter les aspects décevants de celui-ci." Aussi, comme le remarque Barry: "la valeur de ce que nous donnons aux choses dépend de ce à quoi on les compare. S’il y a de nombreuses alternatives, il est facile d’imaginer les bons côtés des possibilités que nous avons rejetées et nous rendre moins satisfait des alternatives que nous avons choisi. Les coûts d’opportunité se soustraient à notre satisfaction même si notre choix est extra. Plus il y a d’options, plus elles sont alléchantes, et plus ça se reflète dans les coûts d’opportunité."

Enfin, le troisième point concerne l’escalade des attentes: "Les choix permettent de faire mieux, mais la personne peut se sentir moins bien." Pourquoi ? Car, avec toutes les options misent à notre disposition, nos attentes augmentent: j’ai de faibles attentes quand il n’y a qu’un seul modèle. Quand il y a en a 1000, un doit être parfait, cependant, lequel ? "Résultat, on a quelque-chose de bien, mais qui n’est pas irréprochable, comparé à nos attentes. D’où une expérience décevante, car nos standards deviennent trop élevés." Partant, l’infortuné individu se sent coupable: "lorsque nous expliquons notre déconvenue, nous disons que c’est de notre faute."

Le choix comme une opportunité

"Pensez à un choix difficile auquel vous ferez face dans un avenir proche. Il s'agit peut-être d'un choix entre deux carrières, artiste ou comptable, ou de lieu d'habitation, la ville ou la campagne, voire choisir qui épouser entre deux personnes," débute Ruth Chang dans une conférence TED consacrée aux choix difficiles, avant de renchérir: "C'est une erreur de penser que dans les choix difficiles, une alternative est vraiment meilleure que l'autre,mais nous sommes trop stupides pour savoir laquelle, et comme nous ne savons pas laquelle, nous aurions dû juste prendre l'option la moins risquée. Même en mettant deux alternatives côte à côte, avec toutes les informations, un choix reste toujours difficile."

"Les choix difficiles sont difficiles, non pas à cause de nous ni de notre ignorance ; ils sont difficiles car il n'existe pas d'option idéale. J'aime dire que les alternatives sont « sur un pied d'égalité. Quand les alternatives sont sur un pied d'égalité, votre choix peut être très important, mais aucune alternative n'est meilleure que l'autre. Les alternatives sont plutôt sur le même niveau de valeur, dans la même ligue de valeurs, bien qu'elles soient en même temps très différentes en termes de type de valeur. C'est pourquoi le choix est difficile."

"Alors quand on fait face à des choix difficiles, on ne devrait pas se frapper la tête contre les murs en essayant de savoir quelle alternative est la meilleure. Il n'y a pas de meilleur choix. Au lieu de chercher des raisons n'importe où, nous devrions chercher les raisons ici : qui est-ce que je veux être ? Réfléchissez à comment vous souhaitez vivre, à ce que vous pouvez faire, et au travers des choix difficiles, devenez cette personne."

"Loin d'être une source d'effroi et d'agonie, les choix difficiles sont de précieuses opportunités pour nous de célébrer ce qui est spécial à la condition humaine, que les raisons qui dictent nos choix soient correctes ou non, manquent parfois, et c'est là, au moment de faire des choix difficiles, que nous avons le pouvoir de créer nos propres raisons, de devenir la personne unique que nous sommes. Et c'est pourquoi les choix difficiles ne sont pas une malédiction mais au contraire une bénédiction."

Sources:

Article rédigé par McGulfin / Fabien Salliou

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