“ Imaginez à quel point nous serions plus heureux, à quel point nous serions plus libres d'être nous-mêmes, si nous n'avions pas le poids des attentes du genre,” déclare Chimamanda Ngozi Adichie lors d’une conférence Ted “We should all be feminists”.
Et de rajouter: “Je suis en colère. Le rôle des sexes tel qu'il est aujourd'hui est une grave injustice. Nous devrions tous être en colère ! Historiquement, la colère a apporté de nombreux changements positifs. Mais, en plus d'être en colère, je suis aussi pleine d'espoir. Parce que je crois profondément en la capacité de l'être humain de changer pour le mieux.”
La première fois que l’on a qualifié Chimamanda Ngozi Adichie de féministe, elle avait 14 ans. “J’avais environ 14 ans et je me querellais avec Okuloma, mon meilleur ami, à coups d’arguments tirés des livres que nous avions lus. Je ne me rappelle pas quel était le sujet de ce débat, mais je me rappelle qu’alors que j'argumentais encore et encore, Okuloma me regarda et me dit : « Tu sais, tu es une féministe. » Ce n’était pas un compliment. Je le sentais au ton de sa voix, le même ton qu’il aurait utilisé pour dire quelque chose comme : Tu es une partisane du terrorisme ! “
Chimamanda Ngozi Adichie se rappelle aussi cette interview, lors de la sortie d’un de ses livres, lorsqu’un journaliste lui dit qu’elle ne devait pas se qualifier “de féministe parce que les féministes sont des femmes qui ne sont pas heureuses car elles n'ont pas trouvé de mari. Alors j'ai décidé de me qualifier de « féministe heureuse » !”
Ou alors, de cette rencontre avec un professeur d’université d’origine du Nigéria qui lui dit “ le féminisme n'était pas dans notre culture, que le féminisme n'était pas africain et que je m'appelais féministe parce que j'étais corrompue par les « livres occidentaux », ce qui m'a bien amusée, parce que grand nombre de mes premières lectures étaient complètement non-féministes. Je pense que j'ai dû lire tous les romans d'amour Mills & Boon publiés avant mes 16 ans. Et à chaque fois que j'essayais de lire ces livres appelés « les classiques féministes », je m'ennuyais, et j'ai vraiment eu du mal à les finir. Mais peu importe, puisque le féminisme n'était pas africain, J'ai décidé de me qualifier de « féministe africaine heureuse » !”
Et de déclarer: “ Certains diront qu'une femme soumise à un homme, c'est dans notre culture (...) Mais la culture est en constante évolution. La culture ne crée pas les gens, les gens créent la culture.
Avant de conclure: “ J’aimerais vous demander à tous aujourd'hui de commencer à rêver et planifier un monde différent, un monde plus juste. Un monde rempli d'hommes plus heureux et de femmes plus heureuses, qui soient encore plus fidèles à eux-mêmes.” A découvrir, ce magnifique témoignage:
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