"L’art de parler aux inconnus" aborde le fait de parler, et aussi de voir, d'écouter et d'être conscient du - souvent - "anonyme monde" qui nous entoure. Un peu de créativité, et beaucoup de "j'ose" afin de passer outre l'inattention civile. Un bonjour, un sourire. Un petit mot d'esprit, une blague, une question, et même une fausse question: " je suis perdu, pouvez-vous m'aider ? ", etc. Des rencontres, des surprises. Parfois qui se passent bien, parfois non. Mais toujours des rencontres et des expériences. Si vous voulez acquérir quelques stratégies pour parler à des inconnus, ce petit livre est fait pour vous.
Quand vous parlez à des inconnus, votre quotidien se ponctue d’intermèdes pleins de beauté, et de surprises, Kio Stark
Parler à un inconnu, c'est enfin parler à une personne à part entière
"Le simple fait de parler à un inconnu nous pousse à le voir comme une personne à part entière et non plus comme un corps ou une catégorie. Et c’est un phénomène d’une puissance incroyable," explique Kio Stark, avant de renchérir: "Quand on se met à voir quelqu’un comme un individu, cela élargit les critères à partir desquels on considère qu’une personne est humaine. Et ça, juste là, ce petit changement individuel, c’est le murmure de changements politiques bien plus vastes. Face à nos luttes globales autour des réfugiés et de l’immigration, du racisme, de la haine et du harcèlement, le simple fait de voir quelqu’un comme un individu constitue un acte politique." Aussi, plus quelque chose (un style vestimentaire, un type de personne, etc.) devient familier, coutumier, moins nous sommes susceptibles d’être gênés de sa présence. C’est ce que les psychologues sociaux appellent l’effet de simple exposition. "Plus vous êtes exposé de manière non contraignante et généralisée aux personnes qui ne vous ressemblent pas, plus vous êtes susceptible de les apprécier, et même peut-être d’essayer de les comprendre, de comprendre comment elles vivent et ce en quoi elles croient. Pour les individus autant que pour les communautés, les cultures, les quartiers et les pays dans lesquels ils vivent, prendre l’habitude d'interagir avec des inconnus peut s’avérer transformateur. Cela peut modifier les émotions, les idées et les politiques dans les secteurs périphériques où elles se recoupent. Cela compte autant pour notre imagination sociale que pour les lois et les systèmes qui encadrent nos sociétés."
Rencontres et expériences positives, et négatives
"Les expériences individuelles positives avec des gens issus de groupes sociaux qui ne sont pas les nôtres réduisent les préjugés dans les opinions ainsi que leurs conséquences comportementales. Les psychologues sociaux appellent cela l’hypothèse du contact. Une expérience positive avec une seule personne réduit vos préjugés envers la totalité du groupe auquel vous considérer qu’elle appartient grâce à une pirouette psychologique sophistiquée que l’on appelle la généralisation de groupe."
Mais y-a-t-il une augmentation des préjugés suite à une expérience négative ? Si, oui, une expérience positive peut-elle ensuite inverser la tendance ? "L’effet des expériences négatives pèse beaucoup, beaucoup plus lourd que les expériences positives dans la balance des préjugés que l’on nourrit à l’égard d’un groupe auquel appartient l’interlocuteur. Les contacts intergroupes peuvent être naturellement prompts à détériorer les relations intergroupes plutôt qu’à les améliorer." Cruel dilemme, et à Kio de rajouter: "la leçon à retenir ici est à mon avis la suivante: si nous voulons mettre en place des changements sociaux, il est impératif de créer une formidable densité d'expériences positives entre les gens qui diffèrent les uns des autres et, culturellement, de mettre à l’amende publiquement, et systématiquement, les personnes qui créent des expériences négatives."
La mécanique de l'intercation: comment fonctionne-t-elle ?
Dans le chapitre intitulé "la mécanique de l’interaction", Kio Stark décompose le concept de l’interaction: comment s'opère-t-il dans la vie de tous les jours ? Et réponds à ces questions: comment évite-t-on une interaction ? Comment commence, se mène et se conclut une interaction ? Comment définit-on ses propres distances physiques et sociales ? Comment choisit-on les personnes avec lesquelles on interagit et celles auprès desquelles on passe sans s’arrêter ? Comment remédier à cela ? Comment communique-t-on ses intentions, et comment l’intuition permet-elle d’évaluer celles des autres ? Et développe quelques stratégies afin de, concrètement, partir à l’exploration de l’autre, de l’inconnu. Et avec curiosité et respect, l’approcher, lui parler et surtout l’écouter. Souvent, le bonheur est caché dans l'inconnu.
Données techniques: "L’art de parler à des inconnus", Kio Stark, Marabout, août 2016, 105 pages. Auteure de roman, Kio Stark écrit, enseigne et donne des conférences dans le monde entier sur les thèmes des interactions entre inconnus, de l’apprentissage autodidacte et des nouvelles technologies relationnelles.
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