Trois écureuils, voulant sauver d’une mort certaine une troupe de mulots qui courent vers un précipice, tentent de les arrêter.
Sans concertation, chacun élabore sa stratégie.
Le premier écureuil se jete à la rencontre des mulots. Une fois au milieu d'eux, il leur intime l’ordre de s’arrêter. L’autorité dont il veut faire preuve, dont il s'arroge, n’a aucun effet. Et il est piétiné par la troupe qu’il souhaite sauver.
Le deuxième écureuil, lui, se juche sur un arbre et, de sa hauteur, harangue les mulots afin de les persuader de la stupidité de leur comportement. Son souci de les convaincre n’a, là encore, aucun effet. Et il voit avec désespoir la troupe continuer son chemin.
Le troisième écureuil ne dit rien. Il se plaçe en tête de la troupe et se met à courir au même rythme et dans la même direction que les mulots. Puis, au bout de quelques instants, lorsqu’il se sent bien intégré et bien accordé à eux, il bifurque, doucement, et il les entraîne, doucement, loin du précipice, et de cette mort certaine.
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