De la découverte, et de l'exploration: quelques propositions de lecture pour cet été

Soumis par Anonyme (non vérifié) le mer 20/07/2016 - 00:00
BOOK

"Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même," Daniel Pennac

Découverte, ouverture, et exploration. Souverain remède contre les dégoûts de la vie - pour plagier Montesquieu - moment d'évasion, pages et portes ouvertes sur des mondes enchantés, la lecture agrandit l'âme et nourrit l'esprit. En un instant, le livre nous extrait du monde, et nous le fait redécouvrir. Parfois en lui trouvrant un sens. Parfois en entrainant des prises de consciences. Parfois en provoquant le rire. Parfois autrement...De ces fictions qui font déclic, qui nous aident à mieux vivre, à franchir des épisodes pas simples de la vie, peut-être en avez-vous ? N'hésitez pas à nous les partager, à témoigner ce que la lecture - et un livre en particulier - vous a appris: sur vous, le monde, etc. et que nous pourrions, ensuite, diffuser. 

Ci-dessous, vous trouverez quelques propositions de lecture. Des fictions, des essais, des livres historiques, etc. nous vous souhaitons de bonnes découvertes, et de bonnes vacances.

La vérité est une terre sans sentiers. C’est en cheminant qu’on trouve. Personne ne va te dire: “Regarde, le sentier qui mène vers la vérité, c’est celui-là.” Ce ne serait pas la vérité. Si on reste dans le connu, on ne découvrira rien de nouveau. (...) Si on voyage sur les rails du connu, on reste dans le connu. C’est la même chose quand on cherche. Si on sait ce qu’on cherche, on ne trouvera jamais ce qu’on ne cherche pas et qui est peut-être la seule chose qui compte, Tiziano Terzani, Le grand voyage de la Vie

Le philosophe et le djihadiste - Jean-Yves Leloup

 

"Début des années 90. Mohammed, un jeune Marocain, affirme avoir reçu d’Allah la mission de détruire la chapelle Sixtine et de purifier Rome de tous les « idolâtres ». Alerté par la sœur du terroriste, Jean-Yves Leloup, entre en relation avec lui pour le convaincre de renoncer à son projet. Il est alors pris en otage par le jeune homme, ceint d’explosifs, décidé à aller jusqu’au bout…

Mais la police n’est pas loin. Dialogue entre un djihadiste et un philosophe, ce récit est fondé sur une histoire vraie. Il pose des questions fondamentales sur l’inspiration et l’interprétation du Coran ; mais aussi sur le nihilisme et les perversions narcissiques animant les prétendus « religieux » qui, au nom de Dieu, expriment leur haine et leur ressentiment. Il nous avertit encore de ce qui peut arriver quand l’iconoclasme et le goût du néant l’emportent sur le respect et la mémoire des monuments qui éclairent de leur diversité notre humanité une et précairement « civilisée ». "

Le quatrième mur - Sorj Chalandron - Une terrifiante fiction au Liban

"Tripoli, nord du Liban, jeudi 27 octobre 1983

 

Je suis tombé. Je me suis relevé. Je suis entré dans le garage, titubant entre les gravats. Les flammes, la fumée, la poussière, je recrachais le plâtre qui me brûlait la gorge. J'ai fermé les yeux, les mains sur les oreilles. J'ai heurté un muret, glissé sur des câbles. La moitié du plafond avait été arrachée par l'explosion. Le ciment en feu frappait tout autour avec un bruit de claques. Derrière une carcasse de voiture, un trou. Une crevasse de guerre, un bitume ouvert en pétales jusqu'à son coeur de sable. Je me suis jeté dans les éclats comme on trébuche, corps chiffon, le ventre en décombres. Je tremblais. Jamais je n'avais tremblé comme ça. Ma jambe droite voulait s'enfuir, me quitter, une sauterelle apeurée dans les herbes d'été. Je l'ai plaquée à deux mains sur le sol. Elle saignait, ma jambe folle. Je n'avais rien senti. Je croyais que la blessure et le blessé ne faisaient qu'un. Qu'au moment de l'impact, la douleur hurlait son message. Mais c'est le sang qui m'a annoncé la mauvaise nouvelle. Ni le choc ni le mal, seulement mon jus poisseux. Mon pantalon était déchiré. Il fumait. Ma jambe élançait comme une rage de dent. Ma chemise était collée de sueur. J'avais pris mon sac, mais laissé ma veste dans la voiture de Marwan, mes papiers, mon argent, tout ce qui me restait. Je ne pensais pas qu'un char d'assaut pouvait ouvrir le feu sur un taxi. - Sors de là, Georges ! Nous roulions le long de la côte. Le soleil se levait derrière les collines. Juste après le virage, un tank syrien couleur sable, embusqué, immense. Il nous barrait la route. Mon Druze a juré. Il a freiné brusquement. Je dormais. J'ai sursauté. Il a paniqué, fait marche arrière sur le talus qui surplombait la mer. La carapace s'est réveillée. Presque rien, un souffle. Le métal du canon qui pivote. - Mets-toi à couvert, putain ! J'ai plongé la main vers la banquette arrière, pris mon sac, cherché ma veste, mon passeport, sans quitter la mort des yeux. Et puis j'ai renoncé. La gueule d'acier nous faisait face. Vacarme dans ma tête. - Il ne va pas tirer ! Il ne peut pas tirer sur un taxi ! Un losange rouge et un rond jaune étaient peints sur la tourelle. Figures familières de tableau d'écolier. Et aussi trois chiffres arabes au pochoir blanc. Marwan traversait la route, courbé en deux. Il marchait vers l'abri, un garage fracassé. Les murs étaient criblés d'éclats, noirs de suie. J'ai ouvert ma portière, couru bouche ouverte vers la ruine béante." 

La mémoire des Cèdres - François Porel, Jacqueline Massabki

 

"C'est un pays de l'autre côté de la mer... Le pays du miel, de lumière et de paix dont François Le Bruel, jeune Français né au bord de la Méditerranée, rêvait à l'issue de la guerre de 14-18. De cette terre du Levant où tant de cultures et de religions se sont épanouies, il fait sa nouvelle patrie. Professeur de droit, il prend place dans la société ; sa femme lui donne le bonheur et quatre enfants. L'une épouse un chrétien, l'autre un musulman, le troisième une juive, le quatrième une Américaine protestante - tous jetés, quand la guerre s'allume au Proche-Orient, dans un camp différent. Et, après eux, leurs enfants - les petits-enfants de François. Qui, âgé, désespéré et cependant serein, voit s'affronter les siens et, sous ses yeux, s'anéantir dans la haine le pays de miel, de lumière et de paix dont sa jeunesse avait fait le paradis. Des passions, des amours - qui ignorent les religions et les camps -, cent personnages de tout bord, des femmes admirables, une guerre absurde ; la beauté du ciel, de la terre et de la mer ; la grandeur d'un homme qui choisit de mourir alors que tonnent les canons sur la ville blessée - telle est la chair de ce roman, grâce auquel, enfin, nous comprenons la tragédie qui se joue là-bas... Dans ce pays de l'autre côté de la mer qu'on appelle le Liban." 

Shantaram - Grégory David Roberts

 

"ll m'a fallu du temps et presque le tour du monde pour apprendre ce que je sais de l'amour et du destin, et des choix que nous faisons, mais le coeur de tout cela m'a été révélé en un instant, alors que j'étais enchaîné à un mur et torturé. Je me suis rendu compte, d'une certaine façon, à travers les hurlements de mon esprit, qu'en dépit de ma vulnérabilité, de mes blessures et de mes chaînes, j'étais libre : libre de haïr les hommes qui me torturaient, ou de leur pardonner. Ça n'a pas l'air d'être grand-chose, je sais. Mais quand la chaîne se tend et entaille la chair, quand c'est tout ce que vous avez, cette liberté est un univers entier de possibles. Et le choix que vous faites entre la haine et le pardon peut devenir l'histoire de votre vie. Dans mon cas, c'est une longue histoire, peuplée d'une foule de gens. J'étais un révolutionnaire qui avait renoncé à son idéal pour l'héroïne, un philosophe qui avait dissous son intégrité dans le crime, un poète qui avait perdu son âme dans le quartier de haute sécurité d'une prison. Quand je me suis évadé de cette prison, en passant par-dessus le mur entre deux miradors équipés de mitrailleuses, je suis devenu l'homme le plus traqué de mon pays. La chance m'a accompagné et fait circuler à travers le monde jusqu'en Inde, où j'ai rejoint la mafia de Bombay. J'y ai été trafiquant d'armes et de drogues, et faussaire. J'ai été enchaîné sur trois continents, battu, poignardé, affamé. J'ai fait la guerre. J'ai chargé contre le feu ennemi. Et j'ai survécu alors que des hommes mouraient autour de moi. Des hommes meilleurs que moi, pour la plupart ; des hommes meilleurs dont les vies avaient été broyées par les erreurs accumulées, sacrifiées à cause de la haine, de l'amour ou de l'indifférence de quelqu'un d'autre. Et je les ai enterrés, tous ces hommes, et je les ai pleures en mêlant leurs histoires et leurs vies à la mienne. Mais mon histoire ne commence pas avec eux ou avec la mafia : elle remonte à ce premier jour à Bombay. Le destin m'a fait entrer dans le jeu à cet endroit-là. La chance m'a donné des cartes qui m'ont conduit à Karla Saaranen. Et j'ai commencé à les jouer dès l'instant où j'ai aperçu ses yeux verts. Cette histoire commence donc comme toutes les autres, avec une femme, une ville et un peu de chance." 

L’équilibre du monde - Rohinton Mistry

 

"Voici le grand roman de l'Inde contemporaine, réaliste, foisonnant, inspiré traversé par le souffle d'un Hugo ou d'un Dickens.

L'histoire se déroule au cours des années 1970 et 1980. Dans le même quartier vivent des personnages venus d'horizons très divers : Ishvar et Omprakash, les deux tailleurs des «intouchables» ; Dina, la jeune veuve, qui, pour survivre, se lance dans la confection à domicile ; Maneck, descendu de ses lointaines montagnes pour poursuivre ses études ; Shankar, le cul-de-jatte, exploité par le maître des mendiants. Bien d'autres encore?

À travers les heurs et malheurs de leurs existences, Rohinton Mistry, romancier anglophone né à Bombay, brosse une fresque qui est à la fois l'odyssée d'une nation et une parabole de la condition humaine. Un roman-fleuve qui nous emporte irrésistiblement." 

Dans la ville en feu - Michael Connelly

"L’écho social et politique sonne juste. C’est documenté, spectaculaire," L’Express. "Adrénaline garantie. On dévore ce polar avec la même soif de vérité que son héros," Version femina.

 

"1992. Los Angeles est en proie aux émeutes quand Harry Bosch découvre le cadavre d'Anneke Jespersen, une journaliste danoise. Impossible à l’époque de s'attarder sur cette victime, une parmi tant d'autres pour la police déployée dans la ville en feu.

Vingt ans plus tard, au Bureau des affaires non résolues, Bosch, qui n'a jamais oublié la jeune femme, rouvre le dossier du meurtre. Grâce à une douille recueillie sur la scène de crime et une boîte noire remplie d'archives, l’inspecteur remonte la trace d'un Beretta qui le met sur la piste d'individus prêts à tout pour cacher leur crime. Anneke comptait peut-être parmi ces journalistes qui dérangent quand ils fouillent d'un peu trop près ce que d'autres ont tout intérêt à laisser enfoui..."

Faire la paix - Jean-Yves Leloup

"Du faiseur de pluie au faiseur de paix

 

Il y eut une grande sécheresse dans le pays de Kiao Tchou. Les hommes souffraient de la soif, plantes et animaux commençaient à périr ; on fit alors appel à tous les techniciens et à tous les magiciens capables de faire revenir la pluie, et avec elle la vie, dans le pays de Kiao Tchou. Il y eut des coups de canons, des explosions de dynamites, mais aussi des processions, des incantations et toutes sortes de cérémonies censées faire venir la pluie. Mais dans le ciel rien, pas l'ébauche d'un seul nuage. On se souvint alors d'un vieil homme du pays voisin qu'on appelait «le faiseur de pluie», sans trop y croire on l'invita dans le pays de Kiao Tchou, réputé pour ses savants, ses ingénieurs, ses techniciens, mais aussi ses sorciers, ses moines, ses religieux et autres hommes de pouvoir. Quand le vieil homme arriva dans le pays de Kiao Tchou, il semblait avoir du mal à respirer, il se boucha le nez comme si l'air diffusait une mauvaise odeur ; on l'invita au palais et on mit à sa disposition toutes sortes d'instruments, de produits et de techniciens, qui dans les temps passés suffisaient à faire venir la pluie. Il refusa tout ce qu'on lui proposait et demanda seulement qu'on le laisse seul et tranquille dans une petite cabane un peu à l'écart, il demanda même qu'on dépose ses repas à quelques mètres de la cabane. Pendant trois jours, le vieil homme resta enfermé dans cette cabane, silencieux, sans doute immobile ; nul ne put savoir ce qu'il «faisait». Au soir du troisième jour, on vit apparaître un premier nuage ; le quatrième jour la pluie commença à tomber ; le cinquième jour ce fut de la neige, ce qui était complètement inhabituel pour la saison et le pays. Les paysans étaient dans la joie ; les savants, les ingénieurs, les sorciers et les religieux étaient dans l'étonnement : qu'a-t-il fait pour réussir ainsi là où nous avons échoués, il ne semble pas avoir utilisés de moyens visibles et puissants. Ils lui demandaient tous : «Qu'avez-vous fait ?» Le vieil homme répondit humblement, regardant la terre : «Je n'ai rien fait. - Mais que s'est-il passé alors ?» Le vieil homme répondit : «Je viens d'un pays où les choses, les animaux et les humains sont en ordre avec la nature et en harmonie avec le Tao. Quand je suis arrivé dans votre pays, j'ai eu du mal à respirer, l'air sentait mauvais, comme si dans votre pays les choses, les animaux et les humains n'étaient pas en ordre avec la nature et ne vivaient pas en harmonie avec le Tao. «Je me suis senti comme contaminé et il m'a fallu trois jours de silence et de solitude pour me remettre en ordre avec la nature et en harmonie avec le Tao. Quand on et en paix, c'est-à-dire, en ordre avec la nature et en harmonie avec le Tao, ce qui doit arriver arrive. La sécheresse appelle la pluie, c'est de nouveau l'harmonie des contraires, l'alternance des opposés, on entre de nouveau dans la danse, dans ce mouvement de la vie qui se donne, qu'on appelle le Tao.» "

Le virage - Wayne W. Dyer

 

"La société nous apprend à accumuler les richesses, à être ambitieux et à nous battre pour réussir. Et s'il existait une autre façon d'être qui ne soit pas basée sur notre petit «moi» et les choses matérielles ? Selon Wayne Dyer, le véritable sens de la vie ne nous a pas été appris, et cela génère en nous des souffrances inutiles. En passant de l'«avoir» à l'«être», notre existence se transforme, et nous découvrons un sentiment de paix et de satisfaction profonde que nous n'avions jamais senti auparavant." En lire plus sur Le virage, cliquez-ici !

Sectes, Églises et religions : Éléments pour un discernement spirituel - Jean-Yves Leloup

 

"Je suis un individu qui parle à d'autres individus, un individu qui, heureusement, sait un peu de quoi il parle. En matière de sectes, il m'a été donné de visiter et de demeurer auprès d'un certain nombre de leurs membres - qui ne se présentent d'ailleurs jamais comme étant une secte. En matière d'Eglises, il m'a été donné de m'engager dans l'Eglise orthodoxe, d'abord comme baptisé, puis comme prêtre. J'ai également bien connu l'Eglise catholique romaine, puisque après ma formation philosophique et théologique, j'y suis resté comme père dominicain pendant plus de quinze ans, et c'est dans ce contexte que me furent données un certain nombre de missions auprès des sectes dites dangereuses". En matière de religions, bien qu'enraciné dans le christianisme, je me suis toujours intéressé à ce qui pourrait alléger ou délivrer l'homme de sa souffrance et donner du sens à sa vie. Dans ce domaine, les religions orientales me semblèrent utiles et fécondes. Ces dernières années, de nombreux voyages en Israël-Palestine me permirent d'approfondir mes connaissances du judaïsme et de l'islam, et des conflits qui en découlent. La diversité de ces expériences et de ces rencontres m'autorise et m'invite à aborder ce thème avec circonspection, respect et esprit critique."

Le grand voyage de la vie : Un père raconte à son fils - Tiziano Terzani

 

"La vérité est une terre sans sentiers. C’est en cheminant qu’on trouve. Personne ne va te dire: “ Regarde, le sentier qui mène vers la vérité, c’est celui-là.” Ce ne serait pas la vérité. Si on reste dans le connu, on ne découvrira rien de nouveau. (...) Si on voyage sur les rails du connu, on reste dans le connu. C’est la même chose quand on cherche. Si on sait ce qu’on cherche, on ne trouvera jamais ce qu’on ne cherche pas et qui est peut-être la seule chose qui compte."

"Après une carrière intense de grand reporter, Tiziano Terzani a décidé de se retirer du monde. Dans une cabane reculée, il médite, apprivoisant peu à peu sa mort prochaine. Il fait venir son fils pour lui transmettre son héritage de sagesse et d'humanité; à travers leur dialogue complice se dessine la personnalité exemplaire d'un homme, d'un journaliste, d'un sage."

Le problème Spinoza - Irvin Yalom

 

"La force d'une conviction est sans rapport avec sa véracité (...) Je ne crois pas que le questionnement soit une maladie. L'obéissance aveugle sans questionnement est la maladie."

"Amsterdam, février 1941. Le Reichleiter Rosenberg, chargé de la confiscation des biens culturels des juifs dans les territoires occupés, fait main basse sur la bibliothèque de Baruch Spinoza. Qui était-il donc ce philosophe, excommunié en 1656 par la communauté juive d'Amsterdam et banni de sa propre famille, pour, trois siècles après sa mort, exercer une telle fascination sur l’idéologue du parti nazi Irvin Yalom, l’auteur de Et Nietzsche a pleuré, explore la vie intérieure de Spinoza, inventeur d’une éthique de la joie, qui influença des générations de penseurs. Il cherche aussi à comprendre Alfred Rosenberg qui joua un rôle décisif dans l'extermination des juifs d'Europe."

Article rédigé par McGulfin / Fabien Salliou

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